Des Diadoques aux Antigonides

Monnaies et pouvoir dans le royaume de Macédoine et en Grèce balkanique (315-168 avant J.-C.)

Tours / 26 et 27 octobre 2021 / université de Tours, site Tanneurs, BU, 5^e étage

Colloque organisé par Pierre-Olivier Hochard

Ce colloque vient clôturer le projet du même nom financé par la MSH Val de Loire porté par Pierre-Olivier Hochard. Ce sera l’occasion d’en présenter les résultats et de faire le point sur cette question concernant l’une des trois grandes monarchies hellénistiques.

Pour consulter le programme : programme_ Macédoine1

Présentation

Parmi les trois grandes monarchies hellénistiques, celles des Lagides et des Séleucides ont connu ces dernières décennies un renouveau historiographie important concernant l’approche de leur histoire par la monnaie, en témoignent les publications du Seleucid Coins par A. Houghton et C. Lorber, et de la première partie du Coins of Ptolemaic Empire par C. Lorber. En plus d’ouvrir la voie à une nouvelle dynamique sur l’histoire de ces royaumes par et avec les monnaies, ces travaux ont très heureusement pu actualiser ceux de Newell sur les Séleucides et de Svoronos sur les Lagides. Aucune entreprise similaire n’a pour l’instant été entreprise sur la monarchie antigonide, où les travaux de Newell sur Démétrios Poliorcète (1927), Mamroth sur Philippe V (1930) ou Gaebler sur celui plus général de la Macédoine (1935) font encore autorité. Le renouveau semble pourtant en marche dans le champ de la numismatique antigonide, avec la parution en 2018 de « Autonomous » coinages under the Late Antigonids (par S. Kremydi) et en 2020 de The early Antigonids: coinage, money and the economy (par K. Panagopoulou), se concentrant cependant sur la fin de la dynastie.

De plus, et malgré (entre autres) les importants travaux de M. Hatzopoulos ayant permis de renouveler l’approche que les historiens avaient de la monarchie macédonienne à l’époque hellénistique (trop longtemps cantonnée à une simple continuité de celle des Argéades réformée par Philippe II), certaines problématiques historiographiques anciennes restent encore d’actualité : l’épuisement réel ou supposé des ressources du royaume sous Cassandre ; le rétablissement sous Antigone Gonatas et Antigone Dôson de la prospérité du royaume ; les réformes fiscales et minières censées relever la Macédoine après la défaite de Philippe V face à Rome ; la réduction de l’étalon attique pour les tétradrachmes de Persée, probablement pour financer la guerre ; une transformation des structures institutionnelles du royaume sous les derniers souverains avec l’apparition de monnayages « autonomes » (tétroboles au nom des Macédoniens et monnaies d’argent des districts), au II^e siècle avant J.-C., aux côtés du monnayage royal. À cela s’ajoute la question des relations des Antigonides avec les espaces non macédoniens de leur « zone d’influence » (mer Égée, Péloponnèse) où les luttes d’influences, en particulier avec les koina et les Lagides, amènent à revoir les formes de domination et d’exercice du pouvoir que les Antigonides pouvaient exercer en dehors des « verrous de la Grèce », et reprendre à nouveaux frais l’analyse portée sur la politique extérieure de Philippe V, vue très largement encore aujourd’hui comme une rupture dans la tradition politique antigonide.

Occasion de présenter les résultats des analyses des monnaies antigonides de la BnF obtenus dans le cadre du projet MSH « Des Diadoques aux Antigonides », ce colloque entend surtout croiser le regard d’historiens d’horizons divers afin d’apporter sa contribution à la dynamique actuelle des études antigonides, en abordant ce champs de recherche dans toute son étendue chronologique et géographique, à travers l’étude majoritaire, mais non exclusive, de la monnaie.